samedi 7 janvier 2017

associations contre marchands et les chevaux dans tout ça ?

Suite de l'article des marchands qu'on adore détester et de l'histoire de Pompon

Il est fort possible que vous me détestiez quand vous serez arrivé à la fin de cet article. Je mets un fois de plus en avant mon pragmatisme avec dans l'idée du plus grand bien de tous les chevaux qui souffrent et non pas l'individu cheval, celui qui nous tient à coeur.
A titre purement informatif, je sauve , sur mes deniers personnels et sous aucun statut associatif une dizaine de chevaux par an. Les 'gagnants du Lotto' qui ont croisé ma route quand j'avais justement une place de libre. C'est une goutte d'eau dans la mer, c'est rien du tout, c'est mon besoin à moi de faire quelque chose de bien, ça ne contribue en aucun cas à une solution plus générale.

Quels sont ces chevaux pointés du doigt ?
60 chevaux saisis par ci, 30 saisis par là, des articles dans une certaine presse un petit passage à la télé, certains marchands de chevaux ont bien du souci à se faire avec toutes ces bonnes âmes bien pensantes, aiguillonnées par les associations et souvent peu au courant des besoins essentiels des chevaux, du prix de leur entretien et de la problématique des chevaux exclus de la chaine alimentaire dont plus personne ne veut.

Ces marchands ont souvent un grand nombre de chevaux (une centaine ou plus).
Ces chevaux sont généralement dans un état peu reluisant, je le concède et ces chevaux sont généralement maintenus 'en prairie' (ou ce qui en tient lieu) au vu et au su de tous et surtout des âmes charitables qui s'offusquent.

Avoir un cheval au dos un peu creux, avec des difficultés à se déplacer et au poil hirsute, quand il vit au milieu d'autres chevaux en parfait état c'est assez facile à justifier: que voulez vous ma bonne dame il est vieux et il a de l'arthrose mais on le garde car il profite encore de la vie. Fin de la discussion.

Un cheval clairement sous-alimenté, aux pieds trop longs dont les propriétaires n'ont pas réagi au semonces de la police et à la demande de 'mise en ordre' de la part des association (il s'écoule généralement plusieurs mois (sinon des années) entre signalement d'un cas de maltraitance et la mise en route d'une réelle procédure) le BEA (service fédéral du Bien être Animal) finit par décider de la saisie de l'animal qu'il confie alors à un refuge (qui trouvera bien une petite place pour ce brave cheval et ça lui fait un petit coup de projecteur pour se faire rappeler à la mémoire de ceux qui les ont oubliés).

Mais quand on est face à un troupeau composé pour moitié de vieux chevaux et d'une autre moitié de traine misère mal entretenus pendant des années on fait quoi ? On crie au scandale et on pointe du doigt ces affreux marchands qui laissent leurs animaux crever de faim, de froid, de soif etc ...


Il faut bien se dire que les marchands n'achètent pas les 100 chevaux présents en une seule fois et qu'ils ne les gardent sûrement pas non plus pendant des années pour le seul plaisir de les laisser crever de faim et de misère. Le but d'un marchand (comme de tout commerçant) c'est de faire du profit avec les biens qu'il achète et revend.
Les 'bons chevaux', les jeunes, en bel état avec un bon caractère ne restent généralement que quelques heures ou quelques jours chez le marchand, vite achetés, vite vendus, c'est eux qui font tourner le commerce il est donc parfaitement normal de n'en voir que peu ou pas du tout dans ces 'prairies' qui servent généralement de lieu de 'stockage' pour les difficiles à vendre.

Il faut savoir aussi que ces marchands achètent souvent en 'lot', il leur est facile de refuser le vieux cheval exclu de la chaine alimentaire présenté par un particulier qui veut s'en débarrasser, il est beaucoup plus compliqué de refuser les 2 maigres dans le lot de 10 présentés par un 'bon client'. Le marchand sait qu'il vendra les 8 en bon état, rapidement avec profit et les 2 autres, ben ...euhhh on verra bien ... le vendeur était formel, c'est le lot entier ou c'est rien du tout.
En attendant on stocke dans la prairie des 'invendables' en espérant qu'ils reprennent du poids et de l'état ou qu'on pourra les refourguer à quelqu'un d'autre dans un autre lot.

Il y a aussi des chevaux qui viennent de France où l'équarissage coûte plusieurs centaines d'euros. Les propriétaires sont bien conscients que le cheval est au bout du rouleau mais si on leur dit qu'il existe une 'combine' pour que tout ça soit gratuit ils signent des 2 mains sans se poser plus de questions.

Les propriétaires indélicats qui ont déjà été sermonés plusieurs fois pour le mauvais état de leur chevaux finissent par les 'refourguer' à un marchand, plus de cheval, plus de problème avec les voisins et les forces de l'ordre.

Sans compter tous les chevaux 'cassés' des 'professionnels', les vieux chevaux de manège, les reproducteurs/trice qui ne reproduisent plus etc etc

Et voilà comment on en vient à saisir plusieurs dizaines de chevaux chez un même marchand.
Soyons clair et honnête, dans les saisis il n'y en a généralement que 10% qui mériteraient réellement de l'être (càd qu'on aurait saisi si ils avaient été chez un particulier) mais il faut faire un exemple, il faut décourager ces 'salopards de marchands' d'avoir encore des chevaux dans un tel état dans leurs prairies. Comme si, en fermant les casses de voitures, on limitait les accidents.

Des chevaux foutus et maltraités il y en aura toujours, en mettant des bâtons dans les roues des marchands on ne fera que déplacer ou cacher le problème. Les chevaux seront cachés dans les hangars, entassés, dans une promiscuité qui ne pourra que provoquer des bagarres et des accidents, les moins forts écrasés par les plus costauds dans un combat pour survivre.

Quelles solutions ?

Faire un combat contre l'hippophagie c'est se tromper de combat. De nos jours le bon cheval de boucherie est rare et cher et la consommation générale est de toute façon en baisse. La plus grande partie de la viande chevaline est importée d'Amérique du Sud.

Faire la guerre aux marchands de misère n'est pas une option non plus. Ils ne sont qu'une vitrine involontaire de ce que le monde équestre a osé faire aux chevaux. Ce n'est pas eux qui les ont mis dans cet état, ils n'ont fait que récupérer ce dont personne ne voulait plus.

Donner au cheval un statut d'animal de compagnie ? Ridicule. En l'excluant de la CA nous en faisons de facto un animal de compagnie puisqu'on ne peut plus le manger. Est-ce pcq on ne mange pas les chiens et les chats que leur vie est plus belle ?

Etendre encore les refuges, eux qui n'ont jamais de place pour accueillir tous les Pompons de la terre ... oui sûrement, dans le monde idéal des Bisounours mais surtout changer leur mode de fonctionnement et le rendre plus proche des refuges chiens/chats qui sont souvent obligés d'euthanasier à tour de bras les 'incasables' afin de faire de la place pour l'arrivée des suivants. Car refuser un chien sous prétexte que 'chez nous on n'euthanasie pas' c'est remballer la patate chaude au voisin, c'est prendre le risque que le chien se fasse écraser, provoque un accident et crève de misère dans un fossé. De même garder un cheval rescapé alors qu'on sait pertinemment que jamais personne ne viendra l'adopter c'est les envoyer sciemment dans un de ces mouroirs à ciel ouvert chez les marchands. Il devrait y avoir au moins 1 refuge pour chevaux qui les accepte tous, leur donne une chance d'être adopté et les envoie au paradis si définitivement personne n'en veut. Les refuges sont aussi coupables de la situation que les marchands qu'ils aiment pointer du doigt.

Je demande aux vétérinaires aussi d'être honnêtes envers leurs clients et d'accepter les euthanasies de convenance. De leur dire que personne ne voudra jamais de Pompon et que, si ils veulent vraiment s'en séparer, mieux vaudrait l'euthanasier même s'il pourrait encore vivre quelques années heureuses en prairie, pcq si eux ne veulent pas dépenser d'argent pour son entretien alors qu'ils ont profité de ses meilleures années personne ne le fera.

Et comme ces mesures seront largement insuffisante il faudrait une adaptation de la reglementation sur l'exclusion de la chaîne alimentaire. Quoi ? Je suis en train de dire qu'il faut envoyer les chevaux à l'abattoir ? Ben oui, pcq pire que la mort il y a la souffrance. Pcq d'une façon ou d'une autre les répudiés du monde équestre seront abattus et mangés, pcq il n'y aura jamais assez de place pour tous les recueillir, ni assez d'argent pour tous les entretenir.
Que ce soit une autorisation d'utiliser cette viande dans le pet food, exiger une prise de sang pour chaque cheval afin de tester sa non dangerosité pour le consommateur ou de créer un 'sas sanitaire' de 6 mois pendant lequel le cheval ne recevra aucune médication interdite sous surveillance stricte il vaut mieux garder un oeil sur ce qui se passe que de laisser disparaître 20.000 chevaux 'dans la nature'. Car le danger il est là, tant pour la santé des consommateurs (humains et animaux) de la viande de cheval que pour les chevaux eux même. Qu'à force de répression sur ce qui se voit on amène le problème dans des eaux tellement profondes qu'on arrive plus à le repérer et ce n'est pas pcq on ne voit plus le problème qu'il n'existe plus.

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