mercredi 8 février 2017

Le cheval est un animal vivant et sensible

Le cheval est un animal vivant et sensibleLapalisse n'aurait pas dit mieux ...
C'est pourtant un 'combat' que mènent pas mal d'amis des animaux, faire reconnaître cette réalité par la justice pcq pour l'instant le cheval est un bien 'meuble'.
Je dois avouer que je ne comprends absolument pas le but de cette campagne. Si l'animal n'était pas déjà reconnu de facto comme être sensible il n'y aurait aucune loi visant à sa protection, ni aucune sanction pour maltraitance. Et le terme 'meuble' est juste une opposition comptable au terme 'immeuble'.

A partir du moment ou l'animal a une valeur financière il entre dans le patrimoine des personnes comme bien 'meuble' puisque déplaçable. Il y a des animaux qui n'ont plus aucune valeur marchande, au même titre qu'une chaise bancale qui traine dans votre grenier.
Il n'existe aucune loi qui réglemente l'entreposage des chaises bancales (sinon le fait que considérée comme déchet on ne peut la balancer dans la nature), il y a des tas de lois qui visent à préserver le bien être de l'animal, elles sont bafouées comme tant d'autres mais elles existent.

Ce combat ridicule me fait penser à celui, tout aussi délétère du cheval 'exclu de la chaine alimentaire' dont beaucoup pensent encore qu'il est la panacée pour préserver Pompon jusqu'à la fin de ses jours, or nous avons déjà expliqué en long en large et en travers qu'il n'en est rien.

C'est comme l'autre combat qui vise à faire du cheval un 'animal de compagnie', ce qu'il est une fois de plus de facto à partir du moment où il est exclu de la chaine alimentaire. La différence étant 'animal de rente' (s'abat et se mange) et animal de compagnie (ne se mange pas). Les refuges sont pleins d'animaux de compagnie (chiens/chats etc) dont la vie n'est pas plus enviable pour autant.

Plus anecdotique mais ça va monter en puissance : le permis de détenir.
En ce qui concerne le cheval c'est encore un non-sens total. La grande majorité des chevaux sont quand même détenus dans des lieux présumés appropriés (manèges, pensions privées etc) où les professionnels et amateurs très éclairés pullulent (moniteur, marechal ferrant, vétérinaire etc) ce sont eux qui ont en charge le bien-être au quotidien du cheval (environnement et alimentation adaptés, soins etc) à quoi rimerait un permis de détenir pour un cavalier qui ne s'occupe de rien d'autre que de venir monter son cheval ?
Pour les personnes détenant leur cheval à la maison il y a déjà un tas de lois diverses et variées concernant les conditions de détention.
A quoi, bon sang, un examen théorique pourrait-il bien servir ? Un cheval ça n'est pas théorique, loin de là et entre la théorie et la pratique il y a généralement un gouffre qu'on appelle la réalité.

J'ai étudié, un peu à l'insu de mon plein gré, le permis de transporter des animaux vivants ... les questions sont un peu du genre 'quelle est la couleur du cheval blanc de Napoléon' auxquelles s'ajoutent des déclivités pour le hayon (un van sans hayon ils n'y ont même pas pensé) et des mètres cubes par animal pour l'aération que jamais personne n'ira calculer mais au moins ils ne pourront pas dire qu'ils ne savaient pas.

Ma conclusion : de la poudre aux yeux, de la fumisterie et la satisfaction des indignés du canapé qui n'ont jamais mis les pieds sur le terrain, n'ont vu un cheval que dans Bonanza (oui les indignés du canapé sont généralement d'une génération plus près du A que du Y). Bref ça rapporte des sous (pcq on va aller soutenir financièrement des associations qui se battent pour de si belles idées) sans nécessiter aucune compétence et aucune autre infrastructure qu'une connexion internet. Bref ça m'exaspère.
Au moins vous ne pourrez plus dire que vous ne saviez pas et que je ne vous ai pas donné l'occasion de connecter 2 neurones ce qui est finalement le but de ce blog.

samedi 7 janvier 2017

associations contre marchands et les chevaux dans tout ça ?

Suite de l'article des marchands qu'on adore détester et de l'histoire de Pompon

Il est fort possible que vous me détestiez quand vous serez arrivé à la fin de cet article. Je mets un fois de plus en avant mon pragmatisme avec dans l'idée du plus grand bien de tous les chevaux qui souffrent et non pas l'individu cheval, celui qui nous tient à coeur.
A titre purement informatif, je sauve , sur mes deniers personnels et sous aucun statut associatif une dizaine de chevaux par an. Les 'gagnants du Lotto' qui ont croisé ma route quand j'avais justement une place de libre. C'est une goutte d'eau dans la mer, c'est rien du tout, c'est mon besoin à moi de faire quelque chose de bien, ça ne contribue en aucun cas à une solution plus générale.

Quels sont ces chevaux pointés du doigt ?
60 chevaux saisis par ci, 30 saisis par là, des articles dans une certaine presse un petit passage à la télé, certains marchands de chevaux ont bien du souci à se faire avec toutes ces bonnes âmes bien pensantes, aiguillonnées par les associations et souvent peu au courant des besoins essentiels des chevaux, du prix de leur entretien et de la problématique des chevaux exclus de la chaine alimentaire dont plus personne ne veut.

Ces marchands ont souvent un grand nombre de chevaux (une centaine ou plus).
Ces chevaux sont généralement dans un état peu reluisant, je le concède et ces chevaux sont généralement maintenus 'en prairie' (ou ce qui en tient lieu) au vu et au su de tous et surtout des âmes charitables qui s'offusquent.

Avoir un cheval au dos un peu creux, avec des difficultés à se déplacer et au poil hirsute, quand il vit au milieu d'autres chevaux en parfait état c'est assez facile à justifier: que voulez vous ma bonne dame il est vieux et il a de l'arthrose mais on le garde car il profite encore de la vie. Fin de la discussion.

Un cheval clairement sous-alimenté, aux pieds trop longs dont les propriétaires n'ont pas réagi au semonces de la police et à la demande de 'mise en ordre' de la part des association (il s'écoule généralement plusieurs mois (sinon des années) entre signalement d'un cas de maltraitance et la mise en route d'une réelle procédure) le BEA (service fédéral du Bien être Animal) finit par décider de la saisie de l'animal qu'il confie alors à un refuge (qui trouvera bien une petite place pour ce brave cheval et ça lui fait un petit coup de projecteur pour se faire rappeler à la mémoire de ceux qui les ont oubliés).

Mais quand on est face à un troupeau composé pour moitié de vieux chevaux et d'une autre moitié de traine misère mal entretenus pendant des années on fait quoi ? On crie au scandale et on pointe du doigt ces affreux marchands qui laissent leurs animaux crever de faim, de froid, de soif etc ...


Il faut bien se dire que les marchands n'achètent pas les 100 chevaux présents en une seule fois et qu'ils ne les gardent sûrement pas non plus pendant des années pour le seul plaisir de les laisser crever de faim et de misère. Le but d'un marchand (comme de tout commerçant) c'est de faire du profit avec les biens qu'il achète et revend.
Les 'bons chevaux', les jeunes, en bel état avec un bon caractère ne restent généralement que quelques heures ou quelques jours chez le marchand, vite achetés, vite vendus, c'est eux qui font tourner le commerce il est donc parfaitement normal de n'en voir que peu ou pas du tout dans ces 'prairies' qui servent généralement de lieu de 'stockage' pour les difficiles à vendre.

Il faut savoir aussi que ces marchands achètent souvent en 'lot', il leur est facile de refuser le vieux cheval exclu de la chaine alimentaire présenté par un particulier qui veut s'en débarrasser, il est beaucoup plus compliqué de refuser les 2 maigres dans le lot de 10 présentés par un 'bon client'. Le marchand sait qu'il vendra les 8 en bon état, rapidement avec profit et les 2 autres, ben ...euhhh on verra bien ... le vendeur était formel, c'est le lot entier ou c'est rien du tout.
En attendant on stocke dans la prairie des 'invendables' en espérant qu'ils reprennent du poids et de l'état ou qu'on pourra les refourguer à quelqu'un d'autre dans un autre lot.

Il y a aussi des chevaux qui viennent de France où l'équarissage coûte plusieurs centaines d'euros. Les propriétaires sont bien conscients que le cheval est au bout du rouleau mais si on leur dit qu'il existe une 'combine' pour que tout ça soit gratuit ils signent des 2 mains sans se poser plus de questions.

Les propriétaires indélicats qui ont déjà été sermonés plusieurs fois pour le mauvais état de leur chevaux finissent par les 'refourguer' à un marchand, plus de cheval, plus de problème avec les voisins et les forces de l'ordre.

Sans compter tous les chevaux 'cassés' des 'professionnels', les vieux chevaux de manège, les reproducteurs/trice qui ne reproduisent plus etc etc

Et voilà comment on en vient à saisir plusieurs dizaines de chevaux chez un même marchand.
Soyons clair et honnête, dans les saisis il n'y en a généralement que 10% qui mériteraient réellement de l'être (càd qu'on aurait saisi si ils avaient été chez un particulier) mais il faut faire un exemple, il faut décourager ces 'salopards de marchands' d'avoir encore des chevaux dans un tel état dans leurs prairies. Comme si, en fermant les casses de voitures, on limitait les accidents.

Des chevaux foutus et maltraités il y en aura toujours, en mettant des bâtons dans les roues des marchands on ne fera que déplacer ou cacher le problème. Les chevaux seront cachés dans les hangars, entassés, dans une promiscuité qui ne pourra que provoquer des bagarres et des accidents, les moins forts écrasés par les plus costauds dans un combat pour survivre.

Quelles solutions ?

Faire un combat contre l'hippophagie c'est se tromper de combat. De nos jours le bon cheval de boucherie est rare et cher et la consommation générale est de toute façon en baisse. La plus grande partie de la viande chevaline est importée d'Amérique du Sud.

Faire la guerre aux marchands de misère n'est pas une option non plus. Ils ne sont qu'une vitrine involontaire de ce que le monde équestre a osé faire aux chevaux. Ce n'est pas eux qui les ont mis dans cet état, ils n'ont fait que récupérer ce dont personne ne voulait plus.

Donner au cheval un statut d'animal de compagnie ? Ridicule. En l'excluant de la CA nous en faisons de facto un animal de compagnie puisqu'on ne peut plus le manger. Est-ce pcq on ne mange pas les chiens et les chats que leur vie est plus belle ?

Etendre encore les refuges, eux qui n'ont jamais de place pour accueillir tous les Pompons de la terre ... oui sûrement, dans le monde idéal des Bisounours mais surtout changer leur mode de fonctionnement et le rendre plus proche des refuges chiens/chats qui sont souvent obligés d'euthanasier à tour de bras les 'incasables' afin de faire de la place pour l'arrivée des suivants. Car refuser un chien sous prétexte que 'chez nous on n'euthanasie pas' c'est remballer la patate chaude au voisin, c'est prendre le risque que le chien se fasse écraser, provoque un accident et crève de misère dans un fossé. De même garder un cheval rescapé alors qu'on sait pertinemment que jamais personne ne viendra l'adopter c'est les envoyer sciemment dans un de ces mouroirs à ciel ouvert chez les marchands. Il devrait y avoir au moins 1 refuge pour chevaux qui les accepte tous, leur donne une chance d'être adopté et les envoie au paradis si définitivement personne n'en veut. Les refuges sont aussi coupables de la situation que les marchands qu'ils aiment pointer du doigt.

Je demande aux vétérinaires aussi d'être honnêtes envers leurs clients et d'accepter les euthanasies de convenance. De leur dire que personne ne voudra jamais de Pompon et que, si ils veulent vraiment s'en séparer, mieux vaudrait l'euthanasier même s'il pourrait encore vivre quelques années heureuses en prairie, pcq si eux ne veulent pas dépenser d'argent pour son entretien alors qu'ils ont profité de ses meilleures années personne ne le fera.

Et comme ces mesures seront largement insuffisante il faudrait une adaptation de la reglementation sur l'exclusion de la chaîne alimentaire. Quoi ? Je suis en train de dire qu'il faut envoyer les chevaux à l'abattoir ? Ben oui, pcq pire que la mort il y a la souffrance. Pcq d'une façon ou d'une autre les répudiés du monde équestre seront abattus et mangés, pcq il n'y aura jamais assez de place pour tous les recueillir, ni assez d'argent pour tous les entretenir.
Que ce soit une autorisation d'utiliser cette viande dans le pet food, exiger une prise de sang pour chaque cheval afin de tester sa non dangerosité pour le consommateur ou de créer un 'sas sanitaire' de 6 mois pendant lequel le cheval ne recevra aucune médication interdite sous surveillance stricte il vaut mieux garder un oeil sur ce qui se passe que de laisser disparaître 20.000 chevaux 'dans la nature'. Car le danger il est là, tant pour la santé des consommateurs (humains et animaux) de la viande de cheval que pour les chevaux eux même. Qu'à force de répression sur ce qui se voit on amène le problème dans des eaux tellement profondes qu'on arrive plus à le repérer et ce n'est pas pcq on ne voit plus le problème qu'il n'existe plus.

Quand Pompon se fait vieux



La base du problème, un peu d'histoire

La SPA française a été créée avant tout, et dans des temps assez reculés, pour venir en aide aux chevaux de travail qui s'écroulaient de fatigue et de vieillesse entre les brancards. Ils ont milité pour les boucheries chevalines afin que les chevaux de travail ne soient pas épuisés à la tâche jusqu'au bout.

M'enfin 'NON UN CHEVAL CA NE SE MANGE PAS', qui n'a pas repris ce slogan, collé l'autocollant sur sa voiture ou partagé sur sa page FB 'le cheval est mon ami et je ne mange pas mes amis' et pourtant ... pourtant la viande de cheval représente 0,4% de la consommation carnée en général, autrement dit rien du tout, en tout cas pas de quoi en faire de telles campagnes.
Le cheval partage avec le lapin ce statut battard d'animal de compagnie et de consommation. Il porte en lui, contrairement au lapin, tout une fantasmagorie de puissance, de force maitrisée et de noblesse. Même les gens qui n'ont jamais fréquenté un cheval de près sont sensible au sort de ces pauvres malheureux envoyés à la boucherie en ignorant tout des frais et de l'infrastructure nécessaire pour l'entretien d'un cheval au quotidien.

J'ai connu le temps de la 'Place de la Duchesse'. Une place en plein centre d'un quartier déshérité de Bruxelles, pavée et traversée par le tram. Tous les vendredis matins une centaine de chevaux y étais amenés, tous les invendus et invendables des marchands y étaient soit échangés soit vendus à la boucherie, même les chevaux réformés de la gendarmerie y étaient vendus (pour très cher) à la boucherie.
J'ai vu dans cet endroit des chevaux blessés, qui 'pissaient le sang', des tremblants de fièvre, des gourmeux, des vieux, des gros fourbus, des maigres qui tenaient à peine encore debout. Une vrai cour des miracles. On raconte même qu'un professeur de l'école vétérinaire toute proche y amenait ses élèves pour leur montrer et expliquer les cas extrêmes qu'ils ne verraient nulle part ailleurs.
Et pourtant ce festival des horreurs avait son 'utilité' en débarrassant la terre de ces chevaux devenus déchets et dont personne ne voudrait jamais.

Le marché a déménagé à Anderlecht, dans un espace couvert et quelques reglementations bien démagogiques de "bien être animal". Mais l'idée était toujours la même, le cheval invendable avait toujours une valeur à la boucherie. Et cette idée continue à persister dans la tête des gens qui veulent 'sauver un cheval de la boucherie' comme si c'était l'acte le plus ignoble qu'on pouvait commettre face à la plus noble conquête de l'homme.

En 2009 une règlementation européenne est entrée en vigueur qui a absolument tout changé. Les chevaux devaient être identifiés à l'aide d'une puce (transpondeur électronique reprenant les coordonnées de l'animal) et être inclus dans la chaine alimentaire (càd être médicalement assez sain pour être consommé par les humains et les animaux de compagnie).
On a berné dans les grandes longueurs les propriétaires bien pensants en leur disant que la 'puce' permettrait de retrouver plus facilement un cheval volé ou perdu et surtout on leur a fait croire que le fait d'exclure le cheval de la chaine alimentaire (CA) permettait de protéger celui-ci de cette horreur qu'est l'abattoir et cette légende urbaine persiste. En remettant Pompon, exclu de la CA au marchand auquel on a acheté Black Beauty on se dit qu'il ne peut 'rien lui arriver' puisqu'il ne peut pas aller à l'abattoir.

Coupons la tête aux légendes urbaines concernant la puce

J'en ai lu des conneries sur la toile à ce sujet donc remettons les choses au clair une fois pour toute.

- un cheval exclu de la CA ne peut pas être abattu et consommé dans aucun état de la Communauté Européenne, ni pour les humains, ni pour le pet food (animaux de compagnie) à l'exception des animaux dans les zoo et certains élevages de poissons qui n'offrent des débouchés que hautement anecdotiques. Si un cheval exclu rentre dans un abattoir, il en sort mort de toute façon mais envoyé à l'équarissage avec la perte de sèche de sa valeur en viande pour celui qui l'y a vendu § les frais d'abattage et d'équarissage.
- Pour exclure un cheval de la CA il y a plusieurs moyens:
- Sont d'office exclus :
-les chevaux nés après 2009 et n'ayant pas été identifiés dans l'année de leur naissance ou au plus tard dans les 6 mois après leur naissance (donc le cheval de 5 ans qui n'a pas de puce mais qu'on va 'remettre en ordre' pour l'abattoir et pour lequel on lance un appel de sauvetage à la boucherie c'est une SUPERCHERIE)
-les chevaux munis d'un duplicata de passeport (cachet gros et rouge apposé sur les papiers), peu importe l'année de naissance et le studbook
- les chevaux dont le feuillet médicamenteux a été complété dans le passeport par un vétérinaire qui a administré un produit qui exclut à vie un cheval de la CA (par exemple l'équipalazone que tous les Pompons d'Europe ont au moins avalé une fois dans leur vie, mais ça on ne le dit pas)
- les chevaux munis de plusieurs puces
- les chevaux importés d'un autre pays membre et non dotés de leurs documents d'importation
- le choix du propriétaire d'exclure son cheval par principe éthique (cette option est rendue de plus en plus compliquée car ce choix est irréversible et le naisseur de Pompon n'est généralement pas le même propriétaire quand il sera au bout du rouleau qui pourrait décider de l'envoyer à l'abattoir).

Vous l'aurez compris, les chevaux abattables et consommables sont réduits à une portion congrue et le 'bon' cheval de boucherie en ordre de tout, même vieux et même boiteux vaut beaucoup plus à la boucherie que dans le commerce classique.

Les marchands doivent donc tenter de trouver une solution pour tous les Pompons exclus de CA et invendables dans un circuit classique et qui leur tombent sur les bras (faut bien faire marcher le commerce).
tordons encore le cou à quelques autres légendes urbaines:
- la puce, dans l'encolure du cheval est quasi indestructible donc il est faux de croire qu'il yaka fokon rendre la puce illisible pour en injecter une autre qui sera 'bonne'. Comme on l'a vu un cheval doublement pucé est exclus d'office et un cheval identifié après ses 6 mois est exclu aussi.
- sortir la puce de l'encolure pour en mettre une autre est tout aussi légendaire (même histoire d'identification après 6 mois) car chercher une puce n'est pas si simple que ça, autant chercher une aiguille dans une botte de foin et il faudrait léser le muscle qui soutient l'encolure et donc la tête du cheval qui serait incapable de lever la tête, ça se verrait à des km à la ronde.
- modifier les données contenues dans la puce est tout aussi impossible, l'exclusion n'étant pas repris dans la puce elle même mais bien dans le document d'accompagnement du cheval. La vérification du numéro de puce et du document d'accompagnement est systématique à l'entrée de l'abattoir.

Les seules solutions envisageables pour se débarrasser de Pompon quand on est marchand c'est de connaître quequ'un qui connait quelqu'un etc 'spécialisé dans la télétransportation' (20.000 chevaux ont disparu en Europe, évaporés quelque part dans l'espace spacio-temporel, avalés par un trou noir ou que sais-je) ou l'exportation vers un pays tiers qui n'applique pas les normes européennes. En tout cas son chemin de croix sera encore plus long et plus éprouvant que s'il avait été 'simplement' abattu et mis sous cellophane.

Des solutions pour Pompon

on l'aura compris, ne pas garder Pompon pour des raisons X , Y ou Z sera pour lui lourd de conséquences alors on arrête de croire au Père Noël , on sort du monde des Bisounours et on regarde la réalité en face. Si malgré tout il vous est réellement impossible de garder Pompon pour des raisons qui vous sont propre et incontournables voici comment ça va se passer :

- vous allez d'abord essayer de le vendre, pcq il est si gentil et peut encore faire le tour du bloc au pas un dimanche sur 4. Vous en parlez autour de vous, tout le monde vous répond 'si j'entends quelque chose je te tiens au courant, c'est tellement dommage que tu doives t'en séparer', c'est tellement plus facile que de vous dire la vérité en face. Le temps passe, personne n'entend parler de rien.
- vous allez vouloir le placer dans un refuge, c'est bien les refuges, ils les soignent bien là=bas et puis ils ont plus de temps que vous 'pour s'en occuper comme il le mérite' (bon sang combien de fois je l'ai lue ou entendue cette phrase !). Et puis vous avez donné 5€ au refuge la dernière fois qu'ils ont fait un sauvetage, ils peuvent bien faire quelque chose pour vous. Mais vous avez beau téléphoner, envoyer des mails, appeler au secours la réponse est la même partout: on est complets mais son on entend parler de quelque chose ... l'air vous semble connu et pour cause ...
- vous allez mettre des annonces un peu partout, 'gentil cheval à donner pour cause de manque de temps'. Au début vous allez annoncer qu'il a 17 ans et est naviculaire, par manque de réactions vous passerez ces 'détails' sous silence ne mettant plus l'accent que sur sa gentillesse. Là de deux choses l'une, soit vous restez fidèle à votre éthique en vérifiant si les gens qui vous contactent sont réellement dignes de confiance, soit, en désespoir de cause vous laissez partir Pompon avec le premier qui en veut bien et vous raconte une belle histoire. Soit un ado désargenté qui rêve d'un cheval et s'imagine qu'il va pouvoir trouver un cheval gratuit sur internet qui sera son meilleur ami pcq il n'a pas d'ambitions de compétition et ne veut faire que du 'loisir' (inutile de vous dire que ce candidat est à fuir, il n'a pas les moyens d'entretenir le cheval, il risque de le monter même boiteux pcq 'il boite mais n'a pas mal' et en tout cas finira par s'en débarrasser car il a changé de centre d'intérêt ou s'est tout simplement rendu compte que 'ça n'allait pas le faire'), soit un beau parleur qui vous racontera que Pompon servira juste de compagnie et de tonton pour ses poulains, qu'il a trop d'herbe etc etc ...quand vous demanderez de rendre visite à Pompon on vous annoncera qu'il vient de mourir et qu'on est vraiment triste car il était si gentil ... la télétransportation a encore de beaux jours devant elle.
Bref vous n'arriverez pas à trouver une bonne place pour Pompon et soit vous jetez l'éponge en le laissant partir avec le premier venu en toute connaissance de cause soit vous décidez d'agir en propriétaire responsable et de faire euthanasier Pompon pcq vous n'avez vraiment pas de possibilité pour le garder et pcq sa vie risque d'être un cauchemar si vous vous en défaites.
Et là, dans plus de 90% de cas vous allez vous heurter à un refus catégorique du vétérinaire qui a fait de belles études pour soigner des animaux et non pas pour leur ôter la vie si ce n'est pas pour abréger ses souffrances. A se demander si ces vétos ont un jour mis les pieds chez un marchand de chevaux ... mais l'euthanasie de complaisance est décriée tant par les amis des animaux que par les vétérinaires comme l'a été en des temps révolus l'avortement. Est-ce vraiment tellement anti-éthique d'enlever la vie à un animal qui a un pourcentage de chance proche de zéro d'avoir une belle fin de vie ? Faut=il absolument le maintenir en vie sous prétexte qu'il ne souffre pas (encore) et nier aveuglément les cours des miracles de télétransporteurs. Ils espèrent quoi ? que le propriétaire va se 'reprendre' et garder son cheval jusqu'au bout ? Qu'il y a réellement une solution acceptable pour Pompon ? ou juste protéger leur sensibilité personnelle et fermer les yeux sur la réalité pour s'en protéger ?

Bref je vous souhaite à tous et toutes d'avoir assez de place, de temps et d'argent pour pouvoir garder votre Pompon même si Black Beauty a pris la relève au niveau sportif. Vous aurez trouvé de la compagnie pour Black Beauty en la personne de ce gentil Pompon qui vous a tant donné.

vendredi 6 janvier 2017

ces marchands de chevaux qu'on adore détester

Une fois de plus je vais vous parler de la Belgique. Non parce que 'c'est arrivé près de chez vous' ou 'it could only happen in Belgium' mais pcq le but de ce blog est de parler de choses que je connais de ne pas me baser sur des 'on dit' justement pcq la désinformation orchestrée par les associations et relayée par une certaine presse commencent à me sortir par les oreilles. Justement pcq je connais le terrain, que j'ai les pieds dans le fumier de la misère équine depuis 30 ans et ... que je vis dans cette 'plaque tournante bananière' qu'est la Belgique aux yeux de certains français bien pensants. Rien ne vous empêche d'aller sur le terrain ailleurs pour vous rendre compte que c'est probablement exactement la même chose ailleurs, seulement je ne l'ai pas vu, alors je n'en parle pas.

Pour l'instant 3 marchands de chevaux sont dans le collimateur des associations, c'est évidemment plus facile de reprocher à 3 personnes toute la misère du monde que d'aller voir dans chaque recoin sombre de chaque grange si un cheval malheureux ne s'y trouve pas.

Un marchand de chevauxC'est comme un marchand de voitures, certains vous proposent du 'haut de gamme, des garanties et un travail sérieux, d'autres 'chipottent' dans le pas cher et vous font miroiter le champagne au prix de la limonade. Ils sont tous professionnels du monde du cheval, chacun à sa manière. Certains n'ont que peu de chevaux, triés sur le volet pour leurs qualités et testés sous toutes leurs coutures. Ils logent leurs précieux équidés dans une écurie bien propre, les chevaux ont tous les soins nécessaires car chacun représente son pesant de cacahuète. Le but de chaque marchand c'est de se faire du fric, de vivre de son commerce, d'une façon ou d'une autre. C'est normal, c'est légal.

Mais même le marchand 'haut de gamme' peut vous reprendre votre cheval précédent, comme le concessionnaire reprend votre ancienne voiture. C'est un fait, c'est normal, c'est légal. Vous savez très bien que votre vieille voiture, toute cabossée qui démarre un jour sur 10 et dont l'embrayage patine, dotée de plus de 300.000km au compteur, elle ne va pas se retrouver dans le show room du concessionnaire. Elle va partir à la casse, pour pièces, en Afrique ou ailleurs. Mais on ce n'est qu'une voiture, sans âme et sans sentiments donc vous n'en faite pas trop non plus. Mais votre Pompon, naviculaire de 17 ans vous croyez vraiment que quelqu'un va aller chez un marchand haut de gamme pour l'acheter ? Ou que le marchand va même le garder et l'entretenir dans ses belles installations ? Bien sûr que non, au fond vous le savez bien mais vous ne voulez pas trop y penser et le marchand vous dira qu'il y a souvent des gens qui passent chez lui pour trouver un cheval de compagnie et qu'il n'aura aucun mal à lui trouver une belle place ne prairie. Et donc vous partez rassuré, remplaçant Pompon par Black Beauty qui vous permettra de progresser et de flâter votre ego en concours.

Pendant ce temps Pompon ira grossir les rangs des marchands à petit prix. Fini les box paillés, les soins etc, il est un parmi tant d'autres, un enième cassé sur lequel le marchand va devoir gagner sa vie. Et pour gagner sa vie il faut que Pompon coûte le moins possible et rapporte vite et bien. S'il est brave et pas (trop) boiteux il ira faire quelques mois comme cheval de manège (vous savez les manèges où on vous incite à aller plutôt que de mettre vos enfants sur les poneys de foire), qui pendant les périodes de stages ont besoin d'un cheval de plus pour assurer une monture à tous les enfants, ou il ira faire une saison à la mer ou en Ardenne, chez les loueurs d'équidés qui ne s'inquiètent ni de votre niveau ni de ce que vous allez faire avec l cheval pendant l'heure que vous avez payé pour pouvoir le monter. De toute façon, à la fin, il retourne à la case départ, càd le marchand qui finira par l'envoyer sous cellophane, quand c'est foutu c'est foutu on va pas commencer à faire des frais. Pompon est 'sinistre total' (pour reprendre la parabole de la voiture) ça coûterait bcp plus cher pour le réparer que pour l'envoyer à la casse.

Et non le marchand ne va pas faire venir le maréchal ferrant pour lui parer les pieds, le vétérinaire pcq il est boiteux (surtout que la plupart des produits anti-inflammatoires habituels excluent le cheval de la chaine alimentaire). Il va le nourrir au moins cher tout en étant hyper calorique pour le 'gonfler' artifiellement afin d'en retirer plus à la boucherie. Et si les intestins de Pompon sont un peu fragiles et qu'il ne supporte pas cette nouvelle nourriture, tant pis s'il crève de colique, le prix du véto appelé en pleine nuit est bien plus élevé que le bénéfice escompté. Un commerçant ne peut pas vendre à perte, c'est normal, c'est légal (ou illégal si on perd des sous dans son commerce en faisant des dépenses somptuaires). Il serait donc anormal qu'un marchand fasse plus de frais sur sa 'marchandise' que ce qu'elle lui rapporte. ça vous semble logique pour n'importe quel produit sauf s'il s'agit d'un cheval.
Il est évident que le marchand 'au rabais' n'aime pas les chevaux, il n'est ni anormal ni illégal de ne pas aimer les chevaux ou tout autre animal. Ces gens là ne sont pas devenus marchands par amour du cheval, c'est soit une tradition familiale, soit une ferme 'recyclée' ou un marchand de bêtes qui est passé aux chevaux pcq les vaches, les moutons ou les cochons ne rapportent plus autant qu'avant. Bref on ne choisit pas ce métier, on tombe dedans.

Les associations ont donc décidé de faire la guerre aux marchands de 'bas étage', ceux qui reprennent les chevaux dont plus personne ne veut et les entassent plutôt mal que bien dans des infrastructures souvent sordides. Sordides pour vous sûrement, vous qui aimez les chevaux, mais bien souvent pas plus sordide que ne sont entretenues les vaches, les cochons ou les poulets tout au long de l'année sans que personne ne s'en émeuve outre mesure.
Voilà donc pourquoi ni l'afsca, ni le bien être animal ne trouvent généralement grand chose à redire à ces marchands. Ils ont une facture qui prouve que le cheval maigre et blessé vient d'arriver, ce n'est donc pas lui qui l'a mis dans cet état. Les box ou hangars ressemblent à tous les hangars de marchands de bêtes (ah, vous n'avez jamais été chez un marchand de bêtes ... ?) On rajoute de la paille sur le fumier et on vide tout au tracteur une fois que la stabulation a été vidée de ses occupants ... c'est comme ça, c'est normal, c'est légal ...

Dites vous bien que tous ces chevaux en sale état qui se retrouvent chez ces marchands qu'on adore détester ce sont tous les pompons dont un jour leur propriétaire n'a plus voulu.
Ces chevaux 'non désirés' (unwanted) pcq vieux, boiteux, présentant des frais vétérinaires prohibitifs qu'on n'a pas les moyens ou l'envie de faire ... usés jusqu'à la trame ou 'oubliés' en prairie lorsqu'ils étaient poulains et devenus totalement ingérables et non commercialisables.
Et NON, personne ne veut acheter ce genre de chevaux, il suffit de voir les commentaires sur FB aaahhh si j'avais la place, aaahhh si j'avais l'argent ... entretemps ces chevaux terminent là pcq aaahhh on n'a ni place ni argent. (to be continued ...)

mardi 27 décembre 2016

et si on ouvrait un refuge pour chevaux (histoire belge)

La question que je me suis posé c'est: mais qu'est-ce qui pousse donc une personne lambda à ouvrir un refuge pour chevaux. Depuis 30 ans que je traîne mes guêtres dans ce milieu je pense connaître quasiment tous les refuges de Belgique et suivi pas mal de créations , succès, périclitation et longévité ou feux de paille de ces entreprises. Je vais utiliser le mot 'refuge' au sens premier du terme càd un lieu où les chevaux mal en point peuvent trouver, repos, amour, soins et paix. Je sais qu'en Belgique le terme refuge ne peut s'utiliser que pour les asbl qui se sont fait agréer par le ministère mais cet agréement n'est qu'une formalité administrative et en aucun cas un gage de compétence. Mon but n'est pas de dénigrer, juste de constater avec un oeil pragmatique (le mien) ce qui se déroule dans les refuges de la création jusqu'à ... si vous comptez vous lancer dans l'aventure au moins vous aurez été prévenu

Plusieurs acteurs interviennent dans un refuge, commençons par le commencement

LEPRESIDENT DIRECTEUR GENERAL, CREATEUR

Un beau jour, après plus ou moins de réflexion, quelqu'un décide de créer un refuge. La raison en est toujours la même, une prise de conscience de l'ampleur de la misère des chevaux et surtout la volonté de faire autrement càd MIEUX que tout ce qui existe déjà. Le PDG est persuadé d'avoir vu la lumière, d'avoir compris mieux que tous les autres ce qui est bon pour les chevaux et comment il va faire pour venir en aide à un maximum de chevaux en se montrant exemplaire aux yeux du public qui va enfin comprendre comment on fait pour bien faire et le suivra financièrement et physiquement car on ne pourra que se prosterner devant tant de perfection.

Le PDG a suivi toutes les campagnes menées, que ce soit le 'non un cheval ça ne se mange pas' jusqu'aux saisies diverses et variées répercutées par le net ou les medias. Généralement ce n'est pas un 'homme de cheval' muni d'une expérience enviable tant au niveau vétérinaire qu'au niveau 'éthologique', tout au plus a-t-il sauvé un ou 2 chevaux et veut-il multiplier cette heureuse expérience à l'infini. Parfois il a été bénévole dans un autre refuge, exclu des décisions fondamentales, relégué au nettoyage du box et au coup de brosse à son filleul cheval qu'il vient rencontrer une fois par semaine. Il n'a jamais géré une écurie entière, n'a généralement pas suivi de formation appropriée à ce sujet et son plan financier est des plus légers. Mais de tout façon IL SAIT, il sait tout sur tout, il n'a besoin ni de conseils ni d'apprentissage, son amour des chevaux va tout régler et tout arranger.
Sa première action ne sera donc pas de faire des stages chez des professionnels ou d'autres refuges mais bien de créer sa propre asbl de façon à pouvoir signer ses mails de son nom assorti du mot 'président', pcq finalement ça en jette ...
Voilà donc la base jetée, l'asbl existe, elle a un président, yapluka.
Le premier cheval arrive, les amis s'enthousiasment et félicitent le président. Ils s'engagent à parrainer le chanceux qui a été sauvé de l'enfer, en parlent autour d'eux et l'effet boule de neige se met en route. Tous ceux qui ont ou connaissent un cheval 'à sauver', vont contacter le nouveau président, les vieux chevaux de manège, les naviculaires réformés d'obstacle, tous les 'unwanted horses' vont lui être proposés. Le président va se sentir pousser des ailes, on parle de lui, on le tag sur Facebook, lui pourra faire quelque chose, tous les autres ont dit non, lui va dire oui ... et les félicitations de pleuvoir ...et les chevaux d'arriver et au bout de quelques semaines ou quelques mois la situation va devenir problématique tant au niveau de l'infrastructure, que de la charge de travail et surtout des finances.

Parce que la motivation première du président c'était d'être connu et reconnu, respecté pour ses compétences, admiré pour son dévouement, plaint pour l'énorme charge de travail que représentent tous ces équidés à sauver et à soigner, bref exister aux yeux des gens.
Il se voyait déjà volant d'un coin à l'autre du pays porter secours aux malheureux équidés pendant qu'une armée de bénévoles compétents et motivés font tourner le refuge, encensé par la presse, expliquant aux ministres incompétents les nouvelles loi à voter, les réglementations à changer. Respecté de tous, admiré, adulé même, rassembleur de foules, exemplaire en tous point et cité en exemple même au delà des frontières.

Mais une association n'est rien si elle n'a qu'un président (ça, il va falloir qu'il l'apprenne) car un autre intervenant incontournable participe à la vie du refuge : le bénévole.

LE BENEVOLE

Certains refuges ayant réussi à bien faire prospérer leur entreprise (la majorité des cas sont des refuges chiens/chats s'étant adjoint une partie 'chevaux') peuvent se payer le luxe d'avoir des salariés dans leur entreprise. Ils sont souvent payés une misère (dans le cadre de remise au travail des chômeurs de longue durée), rarement compétents dans le domaine des chevaux (on apprend sur le tas ...de fumier) mais ils sont payés pour le boulot qu'ils abattent quotidiennement et doivent obéir au patron.

Le bénévole, le vrai, il vient proposer son aide au refuge sur son temps libre, gratuitement, uniquement motivé par son amour des animaux. Il a entendu parlé de ce nouveau refuge, de ses magnifiques actions et admire le président sans même le connaitre. Il se fait donc une image idyllique de la vie au refuge ou, s'il a déjà été bénévole ailleurs (les bénévoles sont des oiseaux migrateurs qui voyagent de refuge en refuge à la recherche d'un Graal impossible) il se dit que ce refuge là va être différent. Sa motivation c'est d'aider les animaux mais aussi d'être reconnu pour ce qu'il fait, pour son abnégation et participer aux sauvetages. Quand on lui explique que la vie d'un refuge c'est 90% de travaux de nettoyage et 9% de bricolage il se dit que lui est venu pour le 1% de soins aux chevaux, de sauvetage et de photo dans la gazette. Il a du mal à accepter que le président ne lui accorde que peu de temps, oublie le plus souvent de le remercier et de le valoriser pour ce qu'il a fait et surtout lui fasse des reproches pcq il ne vient pas les jours de communion du neveu, d'anniversaire de la grand-mère, de réunion d'anciens élèves, de vacances, de pluie, de froid, de rhume etc ...
Bref le bénévole fait du bénévolat comme un hobby et vient donc quand il le peut. Il a l'impression de se coltiner toutes les tâches ingrates (comme le nettoyage des box, le balayage de la cour etc), d'être tenu à l'écart de toutes les décisions importantes du refuge et d'être considéré par le président comme un mandaï, celui-ci ayant beaucoup plus de considération pour le donateur ou le sponsor ...
Et nous voilà donc arrivé au troisième acteur principal de cette épopée

LE DONATEUR

Comme partout, le nerf de la guerre dans un refuge c'est l'argent. Tous les refuges, tout le temps, doivent se battre pour trouver de l'argent. Il n'y en a jamais assez. On lorgne sur le voisin qui s'est fait construire X nouveaux box, ou un manège couvert pour la détente des chevaux, celui qui a reçu plusieurs tonnes d'aliments, a pu se permettre de financer de grosses opérations en clinique pour les chevaux ou tout simplement celui qui arrive à boucler ses fins de mois sans pleurnicher.

Chez certains l'argent sembler rentrer à flot alors que d'autres rament et attaquent la falaise.

Des donateurs il y en a de toute sortes. La majorité est celui qui verse 5€ de temps en temps, pour faire sa BA et participer à sa façon ponctuelle à un problème ponctuel (un sauvetage, une opération, l'achat du foin pour l'hiver). Ils sont les gouttes d'eau qui forment les petits ruisseaux. Mais les frais d'un refuge c'est une grande rivière qui coule toute l'année, 24h sur 24, 7 jours sur 7.
Le président doit donc multiplier les 'bons plans' pour alimenter ce torrent incessant. On organise des ventes au profit de, un crow founding sur Face Book (qui contrairement à ce qu'on raconte ne rapporte quasi rien), on cherche des parrains pour les chevaux (mais un parrainage de 10€/mois pour un cheval dont l'entretien coûte entre 100 et 150€/mois ...) et on se rend compte que les parrains sont aussi voyageurs que les bénévoles, dès qu'il se passe quelque chose de plus passionnant dans un autre refuge on transfère son parrainage ailleurs. Restent les fêtes de Noël et autres journées portes ouvertes ou les repas parrain/marraine pour motiver les donateurs existants. Pour avoir du monde à sa propre manifestation il est de bon ton d'aller aux manifestations des autres. Par tout un système complexe et non écrit de renvoi d'ascenseur on se doit non seulement d'être présent aux manifestations des autres, mais aussi de se partager le claendrier afin d'éviter que tout le monde fasse sa JPO ou sa fête de Noël le même jour, on partage (ou pas selon ses affinités) mes événements des autres sur sa page FB. On vérifie qui a partagé ou pas partagé quoi et on règle ses comptes en faisant pareil envers la concurrence plus ou moins amie. Sous le slogan : nous nous battons tous pour la même cause se cache une politique digne des plus grands partis ...

Et puis il y a les 'gros donateurs' ou 'sponsors' ou 'légataires'. Qu'ils soient entreprise ou particulier, qu'il donne de son vivant ou après sa mort c'est lui, ou eux qui font  réellement la pluie et le beau temps dans un refuge. C'est à eux que sont destinés les publications, campagnes, actions. Tout est mis en oeuvre pour les garder et éviter à tout prix de s'attirer leurs foudres et voir ainsi toute la structure du refuge s'effondrer comme un château de cartes. On a beau dire, dans un refuge tout est interchangeable sauf le grand donateur. Il n'a donc pour interlocuteur que le président, le vulgus pecum ignore jusqu'à son existence, il est le deus ex machina du refuge, l'Arlésienne ou le poisson volant, on connait ou soupçonne son existence mais on n'en parle pas, enfin pas directement et surtout on fait tout, absolument tout pour se le garder.

LA MORALE DE CETTE HISTOIRE ... larilette, larilette ...

C'est qu'au moins vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas, qu'on ne vous a rien expliqué.

Que lors de la création d'un refuge 3 scénarios sont possibles après un premier démarrage en fanfare habituel.

Soit le président se rend compte que tout ça n'est rien pour lui, que les intrigues, la course à l'argent et à la notoriété ne sont rien pour lui. Mais comme son amour pour les chevaux est réel il continue à faire vivre ceux qu'il a sauvés, n'en reprend plus d'autres et tente de mettre fin en douceur à une aventure qui n'était pas la sienne. Tout le monde peut se tromper ...

Soit le président compte, comme mère Teresa, sur la 'providence' pour veiller sur une quantité exponentielle de chevaux, il en rentre des nouveaux (le plus représentatifs possible, gravement malades ou blessé, d'une race ou d'une robe qui suscite l'engouement), il louche sur la copie du voisin et tente de faire pareil ..entretemps les chevaux vivotent ou survivent (quand ils ne crèvent pas carrément la misère tant l'argent manque), ils ne sont pas le 'moteur' du président, juste un faire valoir, une tentative d'exister aux yeux des gens, de se sentir admiré, glorifié, extraordinaire ...avec la peur d'être rejeté si on admet qu'on n'y arrive pas, que les dettes se sont accumulées et qu'on n'a pas les compétences nécessaires pour mener à bien une entreprise qui nous a dépassé. Cette histoire là se termine soit en saisie (un comble) de chevaux qui sont encore en plus mauvais état après leur passage au refuge qu'avant. Soit en disparition pure et simple des chevaux et du président, ne restant que l'ardoise d'impayés.

Soit le président, en bon chef d'entreprise, arrive à mettre en place une saine gestion des entrées et des sorties, a un sens inné de la communication efficace et parvient à attirer et garder les donateurs indispensables à la pérennité de l'oeuvre. Il aurait tout aussi bien pu ouvrir n'importe quelle autre PME. Il ne connait pas 'ses' bénévoles, ne se préoccupe pas de l'état de santé de ses pensionnaires, il y a des gens payés pour ça. Il ne voit et ne vit que par les chiffres, côtoie les 'grands' de ce monde, fait de la 'protection politique' ou les réunions sont plus importantes que la colique de 'Hope' (tout refuge a un cheval qui s'appelle Hope), bref il s'est élevé très loin au-dessus du fumier qui fait le quotidien des bénévoles et des présidents qui n'ont pas eu son succès mais il déteste du fond de son petit coeur tous ceux qui ne se prosternent pas devant sa grandeur. Il s'est auto-proclamé roi de la protection, il est le seul l'unique le vrai, celui qui a tout compris et ne tolère dans son monde que ceux qui lui ont prêté allégeance, n'hésitant pas à user de toutes les ficelles à sa portée pour faire tomber ses ennemis.

Ceci était ma vision de la protection des chevaux en Belgique toute ressemblance etc ...

samedi 3 décembre 2016

Quand l'animal devient déchet

QUAND L'ANIMAL DEVIENT DECHET
Je vous parle en tant que personne 'lambda' consciente du monde dans lequel nous vivons et qui se dit que pire que la mort il y a la souffrance. Donc inutile de me dire 'go vegan'.
Quand je regarde le grand scandale d'Ogy, je constate que les gens, ce qui les indigne le plus c'est que ces chevaux sont promis à la boucherie et que même si leur état est loin d'être aussi catastrophique qu'on a essayé de nous le faire croire, si on les rend au marchand ils iront à la boucherie.
Depuis qu'Ogy est 'fermé' il y a 4 chevaux à donner et 2 juments d'élevage de 20ans à vendre à 200€. Des chevaux dont plus personne ne veut pcq ils ne servent plus à rien. Et là où tout le monde s'est battu pour récupérer des chevaux d'Ogy pour participer au buzzz il n'y a personne pour récupérer ces chevaux là (qui sont l'exemple typique de ceux qui ont été saisis).
D'autres disent que sauver des chevaux de la boucherie ne sert à rien car il y a un certain 'tonnage' de demande et qu'en sauver un signifie en condamner un autre. C'est vrai et ce n'est pas vrai, car ces gens là ne voient la viande de cheval que sous forme de 'morceaux nobles' dont la demande est effectivement assez constante et où l'offre diminue de plus en plus car le nombre des chevaux exclus de la chaine alimentaire pour une raison X ou Y augmente avec la quantité de paperasserie nécessaire à la traçabilité. Donc, effectivement, racheter un cheval de boucherie élevé pour n'a pas de sens sinon pour ce cheval là en particulier.
Par contre dans tout ce qui est 'viande animale et sous produits animaux' qu'on retrouve dans toute une série de préparations, de pet food etc on prend 'ce qui tombe sous la main' donc aussi du cheval dont la qualité 'boucherie' est moindre sinon nulle, juste pour 'débarrasser' la planète de ces chevaux devenus encombrants et dont personne ne veut. Ces chevaux devenus 'déchets'.
Il en va de même pour les poules.
Oui ces animaux misérables, entassés par dizines voir centaines de milliers dans des batiments fermés. Serrés comme dans une rame de métro à l'heure de pointe.
Les gens ont généralement bien compris qu'on n'achète pas des oeufs issus de batterie et les grands magasins n'en vendent quasiment plus et pourtant la production d'oeuf est toujours un secteur porteur. Pourquoi, pcq ces oeufs à très bas prix sont utilisés dans tous les plats préparés, dans la mayo, les pâtes, les biscuits et pâtisserie, jusque dans votre shampoing parfois ...
Au bout d'un an de production, ces poules ne pondent plus à 100% et ne sont donc plus 'rentables', elles sont évacuées et recyclées en 'poulet reconstitué', fond de volaille ou l'éternel pet-food, la grande poubelle de l'agro-alimentaire.
Ces poules aussi sont devenues 'déchet' et sont évacuées de la planète pour laisser la place aux jeunes. Je ne reproche rien à personne, je dis juste que l'animal déchet existe et que si les éboueurs de ces déchets sont arrêtés d'un côté d'autres refleuriront ailleurs, autrement. Tout simplement pcq la 'valorisation' des déchets fait partie de la société, pcq il y a toujours eu des 'décharges sauvages' et des scandales de déchets 'toxiques', pcq personne ne veut payer pour une gestion saine des 'déchets', quels qu'ils soient.

Les gens ne veulent pas savoir

Les gens ne veulent pas savoir ...


Je parcourais les commentaires laissés sur le mur d'AEP au sujet du sauvetage du poulain frison. Et je me rends compte qu'en fait les gens sont ignorants ... à côté des habituelles propositions de torture diverses et variées à l'encontre des proprios on lit souvent 'ils n'avaient qu'à demander de l'aide' , ils n'avaient qu'à les donner, les vendre etc ...ben oui yakafokon.
Bon un bébé frison il y aurait eu du monde au portillon, celui avec son 'tour de rein' déjà nettement moins mais tous ces autres chevaux saisis (ou retrouvés chez les marchands dans des états pas possibles), si c'était si simple de les donner, de demander de l'aide ou de les vendre vous pensez vraiment que les gens attendraient que les flics débarquent chez eux pour se faire clouer au pilori virtuel de FB ? Pour que tout le village, les collègues, les commerçants les regardent de travers et avoir sa réputation définitivement bousillée ?
Si il était aussi simple de se 'débarrasser' d'un cheval auprès d'un refuge comme on peut le faire d'un chien ou d'un chat il y en aurait probablement moins qui pataugent dans leur m*** en hiver et sucent des cailloux en été.
Alors soit 'on' trouve une porte de sortie honorable (genre pet food) soit 'on' met en place une structure type 'fourrière' où on peut abandonner tout cheval qu'on ne désire plus garder.
Chaque hiver les refuges font des constats effrayants du nombre de demandes d'abandon de chevaux et tous répondent en chœur 'plus de place' et après on s'étonne de retrouver des chevaux maltraités et saisis ... faut-il en arriver là pour qu'une place soit miraculeusement disponible dans les refuges ? n'est-ce pas finalement un 'pousse au crime' ? (d'après l'article d'RTL la femme aurait en quelque sorte organisé la saisie des chevaux dont elle n'arrivait plus à s'occuper)